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Nucléaire : Obama appelle l’Iran à saisir une « opportunité historique »


Le président Barack Obama a appelé l’Iran à saisir l' »opportunité historique » de sceller un accord sur son programme nucléaire controversé, se félicitant, malgré les divergences persistantes, des avancées des négociations qui se poursuivent à Lausanne.

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Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif au milieu de la délégation iranienne le 19 mars 2015 à Lausanne (Photo Brian Snyder : AFP)

En marge d’un sommet européen à Bruxelles vendredi matin, les dirigeants allemand Angela Merkel, français François Hollande et britannique David Cameron sont réunis avec la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini « pour discuter des négociations avec l’Iran ». « Les jours et les semaines à venir seront cruciaux. Les négociations ont progressé mais des différences demeurent », a souligné le président Obama dans un message vidéo, sous-titré en farsi, diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi à l’occasion de la fête du Norouz, le Nouvel An iranien, qui commence samedi.

« Je suis convaincu que nos pays ont une opportunité historique de résoudre ce problème de manière pacifique, il ne faut pas la rater », a plaidé le président des Etats-Unis. Les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et Téhéran font tout pour trouver un accord dit « politique » avant le 31 mars, voire cette semaine. Un tel document, très général, garantirait que l’Iran ne fabrique jamais la bombe atomique, en échange d’une levée des sanctions internationales.

Dans le palace de Lausanne où se tiennent des tractations marathon américano-iraniennes, le secrétaire d’Etat John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif avaient tous deux vanté jeudi les « progrès » de leurs discussions. Même si ces négociations restent « difficiles ». Les ministres américain et iranien doivent se revoir vendredi. A l’approche de la date butoir, Washington a démenti jeudi qu’un « projet » d’accord « circule » déjà à Lausanne.

On ne sait pas jusqu’à quand les délégations resteront en Suisse. Les Iraniens sont contraints par le Nouvel an, John Kerry par des obligations diplomatiques à Washington lundi. Le casse-tête du nucléaire iranien empoisonne la communauté internationale depuis plus de douze ans. Après 18 mois de pourparlers intenses et un accord provisoire en novembre 2013 entre le 5+1 et Téhéran, les pourparlers de Lausanne sont dominés par le couple Kerry-Zarif. Les autres ministres du 5+1 sont représentés par leurs directeurs politiques, dont celui de la France, considérée comme le pays le plus dur à l’égard de l’Iran.

> Scepticisme

Malgré les « progrès » annoncés, des diplomates européens et américains ne cachent pas, en coulisses, leur scepticisme sur les chances de conclure cette semaine. « L’idée qu’on ait un accord vendredi soir, je n’y crois pas du tout », a mis en garde jeudi un haut négociateur européen. « Je pense qu’on est assez loin d’un accord. On n’y est pas du tout », a-t-il insisté. Le 5+1 et l’Iran ont repoussé par deux fois la date butoir pour un accord définitif. Washington a prévenu qu’il n’y aurait pas d’autre prolongation. En cas d’accord politique fin mars, les parties sont convenues de finaliser au 30 juin-1er juillet tous les détails techniques d’un texte complet.

L’accord cadre politique fixerait les grands chapitres pour garantir le caractère pacifique des activités nucléaires iraniennes. Il établirait le principe du contrôle des infrastructures de l’Iran, la durée de l’accord et le calendrier d’une levée progressive des sanctions. Sur ce dernier point, Téhéran et le 5+1 s’affrontent. L’Iran voudrait une levée en une seule fois de sanctions de l’ONU, des Etats-Unis et de l’UE, qui l’étouffent économiquement et l’isolent diplomatiquement.

Il y a aussi divergence sur la durée de l’accord – dix ou quinze ans – et sur la période dite de « breakout time » – un an – qui laisserait assez de temps au 5+1 pour réagir si l’Iran violait ses engagements. Autre point de discorde: la capacité d’enrichissement d’uranium qui serait permise à l’Iran et donc le nombre de centrifugeuses. Le président Obama a promis qu’il ferait tout, y compris militairement, pour empêcher l’Iran d’avoir la bombe. Mais depuis 2013, il mise sur la diplomatie et a fait d’un rapprochement avec la puissance chiite une priorité.

« Pendant des décennies, nos pays ont été séparés par la méfiance et la peur. (…) Nous avons une occasion d’avancer qui bénéficiera à nos pays, et au monde, pendant de nombreuses années », a encore plaidé Barack Obama.

AFP

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