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Particules fines : le seuil d’alerte dépassé pour la deuxième journée consécutive


Les installations de chauffage sont les principales sources de pollution aux particules fines. (Photo : Archives LQ)

Pour la deuxième journée consécutive, le seuil d’alerte est dépassé. Mais l’État n’a pas réagi officiellement.

Les données reprises sur le site internet du ministère de l’Environnement indiquent que le seuil des 50µ/m3 de particules fines (PM10) a été dépassé deux fois de suite, mercredi et jeudi.

Les départements français de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle ont déclenché jeudi, en fin de matinée, la procédure «préfectorale d’alerte pour dépassement prévu du seuil d’alerte sur persistance pour les particules (50 µ/m3 sur deux jours)». Jeudi matin, et comme à la fin du mois de janvier dernier, c’est un processus d’inversion thermique qui a causé une concentration élevée de particules fines.

Éric Vansuypeene (service Surveillance et contrôle de la qualité de l’air à l’administration de l’Environnement) avait précisé les conséquences de l’inversion des températures : «Ce phénomène climatique provoque l’écrasement de l’anticyclone, l’air plus chaud bloque alors l’air froid dans les basses couches. Cette inversion de température agit donc comme un couvercle et les polluants s’accumulent à proximité de la surface.» Les deux départements français tablaient hier sur l’arrivée d’une perturbation au cours de la nuit pour permettre la dissipation de cette pollution.

Pour rappel, en France, lors des pics de pollution, les vitesses sont réduites de 20 km/h sur les autoroutes (y compris l’A31 entre la frontière luxembourgeoise et Toul). Il est également interdit de brûler quoi que ce soit (y compris les déchets de l’agriculture) à l’extérieur. La préfecture déconseille en outre d’allumer des feux de cheminée en foyers ouverts, de faire fonctionner des appareils de combustion biomasse non performants ou des groupes électrogènes utilisés en appoint ou en agrément.

Esch, championne des particules

Et au Luxembourg? Les données publiées et accessibles à tous sur le site internet www.emwelt.lu attestent que la situation est la même qu’en France. Mercredi, la station d’Esch-sur-Alzette enregistrait une moyenne de 68 µ/m3 et hier, la concentration de particules fines (PM10) n’avait pratiquement pas évolué (66 µ/m3). Elle avait même augmenté à Bonnevoie, passant de 53 à 57 µ/m3 et à Luxembourg/Churchill de 52 à 54 µ/m3.

Pourtant, aucun message officiel de l’administration de l’Environnement n’est arrivé alors que le seuil d’alerte tel qu’il est défini au Grand-Duché est bel et bien dépassé lui aussi.

Cette situation est étonnante puisque le gouvernement a très récemment – et à plusieurs reprises – fait état de son inquiétude quant à ces indicateurs de pollution. Lors de la journée de la Viticulture organisée par la Fédération viticole le 1er février, la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, avait appelé les vignerons à ne plus brûler les sarments sur place, arguant que «brûler 50 kg de bois de taille émet autant de particules fines que rouler 10 000 km avec un diesel». Si l’Epternacienne avait tenu à évoquer ce point, c’est que le pays venait juste de dépasser pour la première fois ce fameux seuil d’alerte. Elle en avait profité pour présenter en avant-première la mise en place d’un système de collecte des déchets issus de l’agriculture en vue de leur valorisation. «Le biogaz que l’on récupèrera ainsi permettra de produire de l’énergie», avait-elle assuré.

Le lendemain, le secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures, Camille Gira, précisait : «Le gouvernement finance le système [de collecte] à hauteur de 200 000 euros. Le but, à la fin, est de récupérer les copeaux pour du chauffage urbain. Nous visons 600 habitations cette année.»

Le Quotidien

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