Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le Vanuatu est apparu ce week-end sur la carte du monde occidental.
C’est un euphémisme de dire que ce petit archipel du Pacifique fait peu parler de lui, absent des écrans radars médiatiques. Et pour cause : si le cyclone Pam n’avait pas ravagé ses îles samedi, le Vanuatu resterait un des pays les plus pauvres du monde, perdu dans un océan d’îles si lointaines.
Pourtant, depuis plus de 30 ans, les anciennes Nouvelles-Hébrides, nom colonial du pays, ont choisi de s’émanciper des tutelles de la France et du Royaume-Uni. Les deux puissances avaient développé pour l’archipel un étrange condominium, cogestion basée sur les droits français et anglais. La légende dit qu’on mangeait mieux dans la prison française, mais qu’il valait mieux dormir dans l’anglaise… Une absurdité qui avait poussé les Vanuatais à choisir le chemin de l’indépendance, obtenue sans violence ou presque.
Depuis qu’ils président à leur propre destinée, les Vanuatais font contre mauvaise fortune bon cœur. Ils sont pauvres et le savent. Mais leur nature est riche et leur assure de quoi subsister. À plusieurs reprises, le peuple vanuatais a été élu le plus heureux du monde. Car ces gens ne sont que sourires et solidarité, accueil et attention. Ils ont transformé leurs manques en atouts et leur monde en paradis tropical. Leur terre est leur seule richesse et sa vente est interdite aux investisseurs étrangers.
Samedi dernier, le volcan de Tanna s’est tu, les eaux du lagon d’Éfaté se sont brouillées et les tôles ondulées des habitations de Santo se sont envolées, au moment du passage du cyclone Pam. Plusieurs dizaines d’habitants ont perdu la vie.
Les Vanuatais sont en situation d’urgence, mais, déjà, leur président Baldwin Lonsdale promet de reconstruire le pays au plus vite, pour retrouver ce paradis tropical. L’aide mondiale va l’aider à se relever. Car déjà, les sourires ont dû refaire leur apparition. Au Vanuatu, c’est la seule richesse du pays. Mais c’est une richesse immense que peu, ailleurs, osent revendiquer. Le Vanuatu n’est que sourires.
Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)