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Empoisonnement et incendie : il tue son frère à Esch


Le prévenu a reconnu avoir mis le feu à l'appartement de son frère et avoir tenté de l'empoisonner avec une mixture au jus de mangue. (photo d'illustration AFP)

Le procès de l’homme qui a tué son frère à Esch fin 2014 s’est ouvert mercredi. Avant de mettre le feu à son appartement, il l’avait empoisonné avec un jus, pour une histoire d’héritage, a-t-il affirmé à la barre.

Dans la nuit du 19 au 20 décembre 2014, aux alentours de 1 h, un incendie se déclare au troisième étage d’un immeuble situé place de Stalingrad à Esch-sur-Alzette. Après avoir maîtrisé les flammes, les pompiers retrouvent le corps inanimé d’un homme. Dans un premier temps, les policiers pensent que la victime (30 ans) s’est endormie en fumant une cigarette. Une autopsie est ordonnée. Et la police judiciaire est chargée de mener l’enquête pour éclaircir les causes et les circonstances du drame.

L’enquête révèle qu’il y a eu deux départs de feu dans le salon de l’appartement dévasté par les flammes  : l’un près du sèche-linge et l’autre au niveau du canapé-lit où le cadavre a par la suite été découvert. Ce qui oriente les enquêteurs vers la piste de l’incendie volontaire.

Le médecin légiste en charge de l’autopsie conclut que le trentenaire a vraisemblablement été intoxiqué par la fumée. «Des signes indiquent que lors de l’incendie, il était encore vie. Car il a respiré de la suie. » Une voisine témoigne avoir entendu la victime gémir lors de l’incendie. L’expert en toxicologie, quant à lui, détecte dans le sang de la victime, entre autres, une forte dose d’un antipsychotique.

La fausse piste du suicide du frère

Depuis mercredi après-midi, le frère de la victime comparaît devant la 13e  chambre criminelle. Poursuivi pour incendie criminel et empoisonnement avec l’intention de donner la mort, Eric L. (27 ans) est incarcéré depuis janvier 2015 à Schrassig. Il a été arrêté alors qu’il était en train de fuir vers l’Allemagne.

Lors de ses premières auditions à la police, il tente de lancer de fausses pistes. Ainsi évoque-t-il un possible suicide de son frère. Un témoin fournit un alibi à Eric L. Mais la suite de l’enquête révèle qu’Eric L. a appelé cet Alessandro S. (35 ans) depuis un numéro inconnu, a sollicité son aide pour qu’il vienne le chercher à Esch et le conduise à Francfort. Alessandro S. se trouve aujourd’hui sur le banc des prévenus pour recel d’Eric L. qu’il savait être poursuivi.

Lors de sa première prise de position mercredi à la barre, le prévenu Eric L. n’a pas contesté les faits. L’expert psychiatre qui a rencontré le prévenu à cinq reprises le déclare malgré ses troubles de la personnalité totalement responsable de ses actes. L’expert parle d’une préparation minutieuse du fratricide. Lors de l’examen, Eric L. a non seulement reconnu avoir mis le feu à l’appartement de son frère, mais aussi avoir tenté de l’empoisonner avec une mixture au jus de mangue. Puis il a organisé sa fuite dans un pays lointain. Le but de l’opération  : l’héritage du frère qui venait de toucher 500 000 euros. À l’époque, la victime était placée sous curatelle.

L’expert note qu’Eric L. a très souvent fait des remarques haineuses et dévalorisantes sur la victime lors de l’entretien. Il lui a également confié que la victime avait tenté de l’empoisonner en 2007, entraînant son hospitalisation. Or dans le dossier ne figure aucune trace de cet évènement.

Le procès se poursuit ce jeudi après-midi avec l’audition des enquêteurs.

Fabienne Armborst

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