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[Volley-ball] Rychlicki, le retour de l’enfant prodige


Kamil Rychliki revient pour la première fois au Luxembourg depuis son départ cet été à Maaseik. (photo archives DR)

De Strassen à Maaseik, qu’il a rejoint cet été, en passant par l’équipe nationale avec qui il dispute à partir de ce vendredi soir la Novotel Cup, le Luxembourgeois Kamil Rychlicki fait l’objet de critiques dithyrambiques. La preuve en quatre témoignages.

Thierry Courtois : «Un tel talent ne se trouve pas à chaque coin de rue»

Père de Thibaut Courtois, gardien de but de Chelsea et de la sélection nationale belge, Thierry Courtois occupait la fonction de directeur sportif du Noliko Maaseik, club qu’il vient récemment de quitter.

« Début d’année 2016, Laurent Van Elslande (NDLR : entraîneur d’Esch), un copain belge, m’appelle et me dit que ce serait intéressant de mettre à l’essai un jeune Luxembourgeois du nom de Rychlicki. En février, durant les vacances de carnaval, Kamil vient donc faire un essai de cinq jours. Immédiatement, tout le monde a vu qu’il avait de grandes qualités. Doué techniquement, il possède une intelligence de jeu et un sens tactique remarquable pour son jeune âge. De plus, il possède évidemment encore une bonne marge de progression. En outre, il sait ce qu’il veut. Il est venu à Maaseik en grande partie en raison de la présence de Castellani. Du coup, affirmer que je l’ai découvert, c’est peut-être beaucoup dire. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir ses qualités. Un tel talent ne se trouve pas à chaque coin de rue. Kamil aura une grande carrière, c’est évident. »

Damian Rychlicki : «Kamil est, en tout point, une copie conforme de notre père»

Damian (30 ans) est le frère aîné de Kamil. Il est juriste à la Commission de surveillance du secteur financier.

« Comment je vois Kamil ? Je le vois comme mon petit frère… Un petit frère calme et réfléchi. Il réfléchit beaucoup avant de faire quelque chose ou de prendre une décision. En fait, il faut savoir que Kamil est, en tout point, une copie conforme de Jacek, notre père (il rit). Sa décision de rejoindre Maaseik, il l’a prise après ses examens, en juin. Pourquoi Maaseik plutôt que Tours, Bühl, Francfort ou Berlin ? Pour ce qui est du volet sportif, Kamil consultait nos parents (Elzbieta et Jacek). De par ma profession, j’étais en charge du volet contractuel. Beaucoup de facteurs entraient en compte : la notoriété du club, son histoire mais aussi son évolution ces dernières saisons, la distance aussi… Mais ce qui a peut-être fait pencher la balance en faveur de Maaseik, c’est la présence de Daniel Castellani qu’on voyait il y a quelques années à la télévision lorsqu’il était sélectionneur de la Pologne. Sa décision de rester ou non à Maaseik était très importante pour Kamil car la priorité, vu son jeune âge, était de bénéficier d’un temps de jeu suffisant pour continuer de progresser. Avec mon frère, on s’écrit quotidiennement, mais pendant les fêtes de Noël, on a passé trois jours ensemble. Et le fait de le voir m’a permis de me rendre compte de son évolution : il a gagné sur le plan physique mais aussi mental. Ça me fait penser que si je l’ai conduit à son premier entraînement à Maaseik, je ne l’ai pas encore vu jouer. Il va falloir que je remédie à ça très vite… »

Frank Van Roost : «Comparé à Schuil, il est meilleur au bloc»

Attaché de presse dans les compétitions européennes pour le Noliko Maaseik depuis 2014, Frank Van Roost couvrait auparavant l’actualité du club pour le Het Belang van Limburg.

« Pour son âge, il a un talent hors norme. À 20 ans, ce qu’il réalise est assez extraordinaire. En octobre, lors de la finale de Supercoupe de Belgique gagnée contre Roeselare (3-2), il était décontracté, semblait ne ressentir aucune pression. Ce jour-là, il avait été très, très bon. Mais, à cet âge, c’est impossible de rester à ce niveau de performance toute une saison. Et la première fois où il a mal joué, qu’il n’a pas répondu aux attentes, c’était contre Moscou lors du premier match en phase de poules de la Ligue des champions. Ce jour-là, il avait peur et a été remplacé au milieu du deuxième set. Mais deux semaines plus tard, malgré la défaite contre les Polonais de Zaksa Kedzierzyn-Kozle (0-3), Kamil a été assez bon. D’ailleurs, avec 23 points, il a fini meilleur marqueur de la rencontre. Il a été très bon défensivement, tant au bloc qu’à la réception. Au bloc, il a ce sens du timing qui fait la différence. Dans le passé, le Noliko a vu passer de grands joueurs tels que Wout Wijsmans (NDLR : l’actuel directeur sportif), vainqueur de la Ligue des champions avec Macerata, ou bien encore Richard Schuil (NDLR : champion olympique avec les Pays-Bas en 1996) qui fut peut-être le meilleur joueur que le club ait connu. Comparé à Schuil, il est meilleur au bloc mais n’a pas cette confiance qu’avait le Néerlandais qui ne doutait jamais. Ce qui n’est pas encore le cas de Kamil. La preuve, s’il rate un service, la fois d’après, il privilégiera une balle flottante. Ça va venir, il est encore jeune. Mais dans deux ans, il aura le niveau pour jouer au niveau supérieur. En Italie ou en Pologne. »

Tim Laevaert : «Ses parents lui ont donné une bonne éducation»

Arrivé à Strassen cet été en provenance de Diekirch pour compenser le départ de Kamil Rychlicki, Tim Laevaert (30 ans) est son partenaire en sélection nationale.

« Dès le premier entraînement avec l’équipe nationale, le courant est tout de suite bien passé entre nous. Kamil est facile à gérer, pas le genre à créer des problèmes ou à vous faire du mal. Ses parents, qui ont été tous deux volleyeurs professionnels en Pologne, lui ont donné une très bonne éducation. Ils l’ont bien tenu en laisse (il rit). Malgré son âge, il n’a jamais voulu être le « petit ». Il dégageait déjà une certaine maturité et une certaine force de caractère. On sentait clairement que sa carrière ne se résumerait pas au Luxembourg. D’un entraînement à l’autre ou d’une confrontation à l’autre, puisqu’on s’affrontait quand il était à Strassen et moi à Diekirch, je voyais bien sa progression. Ce qui est impressionnant chez lui, c’est déjà évidemment sa taille (2,04 m). Sur les blocs, on ne s’en rend peut-être pas compte sur le moment, mais quand on le regarde sur une vidéo ou sur une photo, c’est impressionnant de le voir monter si haut. Impressionnant de voir un Luxembourgeois monter si haut… Et puis, il a aussi pour lui le sens du jeu et une belle force de frappe. D’autres joueurs sont aussi puissants, mais lui est complet. Il a un package global. En sélection, on joue tous deux au poste 4 et on s’entend très bien. En dehors du terrain aussi d’ailleurs. Je suis allé le voir trois fois depuis le début de la saison à Maaseik. Et quand on ne se voit pas, on se file rendez-vous pour jouer à FIFA en réseau sur Playstation. Mais on ne joue jamais l’un contre l’autre, toujours ensemble… »

Recueilli par Charles Michel

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