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Payer moins d’impôts au Luxembourg en réparant local


Comme l'ont rappelé les jeunes démocrates, hier, lors d'une conférence de presse, le nombre de postes dans l'artisanat est en chute libre. (Photo : Editpress)

Les jeunes démocrates proposent au gouvernement de baisser la TVA pour promouvoir l’artisanat.

La Jeunesse démocrate et libérale (JDL) voit sa proposition en lien avec la troisième révolution industrielle développée par Jeremy Rifkin dans l’étude qui porte son nom.

Depuis plusieurs dizaines d’années, l’artisanat, y compris local, peine à survivre. Avec l’arrivée des grandes surfaces, les métiers de ce secteur, traditionnellement enraciné dans les quartiers de nos villes, ont progressivement mis la clé sous la porte. Aujourd’hui, accomplir une formation en artisanat pour s’établir en indépendant est devenu pratiquement inenvisageable.

À cela vient s’ajouter, comme le rappellent les jeunes démocrates dans un communiqué, la délocalisation de beaucoup de postes au sein de l’artisanat vers l’étranger, que ce soit en Europe ou ailleurs. D’où une pression sur les coûts de production liés aux métiers de l’artisanat dans nos pays et au Luxembourg, qui doivent faire preuve de beaucoup de créativité pour rester compétitifs face à la concurrence asiatique.

Changer les habitudes du consommateur

Lors d’une conférence de presse, hier, la Jeunesse démocrate et libérale a présenté une proposition adressée au gouvernement : réduire de 10 points la TVA sur les réparations de bicyclettes, vêtements et chaussures. En outre, pour la JDL, les réparations effectuées au Grand-Duché devraient pouvoir être déduites des impôts (jusqu’à 50 % et un montant de 1 000 euros par an).

Grâce à cette mesure, la réparation d’un lave-vaisselle, par exemple, au lieu de 300 euros, ne coûterait plus que 150 euros, comme le précisent les jeunes démocrates dans un communiqué. Actuellement, l’achat d’un appareil neuf reste de loin la solution la plus économique pour le client, qui n’a plus guère l’habitude de faire réparer ou entretenir ses appareils ménagers.

Or comme le souligne la JDL, la possibilité de déduire des impôts les coûts de réparation d’un appareil pourrait amener les gens à réfléchir sur ces habitudes désormais profondément ancrées dans l’esprit du consommateur. Si réparer lui permet d’économiser de l’argent, alors l’acquisition d’un appareil nouveau pourrait redevenir l’exception, espère l’aile jeunes du DP, qui propose également de «ne pas exclure de cette mesure les bas salaires», qui pourraient profiter dans ce contexte de l’impôt négatif ou encore d’une augmentation du crédit d’impôt.

Parmi les pays envisageant une telle baisse de la TVA de moitié en ce qui concerne les réparations figure la Suède, où ce mécanisme prendra effet à partir du 1er janvier. Le but espéré est de pouvoir créer de nouveaux postes dans le secteur de l’artisanat.

Frédéric Braun

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