Le collectif artistique MASKéNADA sort le premier album de Räpzodi, tout jeune groupe de rap grand-ducal, qui présentera sa galette de dimanche à mercredi au théâtre du Centaure.
Pas de samples, d’effets, de beats, chez Räpzodi. Ce nouveau collectif de rap grand-ducal débarque avec un premier album portant le même nom disponible et présenté sur scène à partir de dimanche. Un rap différent car acoustique proposé par six jeunes musiciens, sous la houlette de Serge Tonnar. Tun Tonnar, son pianiste, guitariste, rappeur et chanteur de fils, présente ce nouveau projet.
Räpzodi : c’est quoi, c’est qui et qu’est-ce que ça veut dire ?
Tun Tonnar : Räpzodi est un collectif de musiciens réunis sous la direction musicale de Serge Tonnar. L’an dernier, on a joué un concert avec Tommek lors du Funky Donkey Festival à Clervaux. On avait décidé alors de proposer un concert acoustique, ce qui, il nous semble, était une première pour un groupe de rap luxembourgeois. On avait donc arrangé, moi surtout, les morceaux pour les jouer en acoustique. C’est là que le projet est né. Il y a donc moi au piano, à la guitare, au rap et au chant, mon frère Luka, qui joue de la guitare, rappe et chante également, il y a Tommek qui rappe et chante, il y a John Wolter à la batterie, qui rappe et chante lui aussi, Jim Thill le deuxième guitariste et, enfin, Mateus Wojda qui joue de la basse, rappe et chante également. Le nom est un jeu de mots par rapport à rhapsodie (NDLR : suite de poèmes épiques chantés par des chanteurs itinérants), mais aussi par rapport au « rap » et au « Zodi », qui, en luxembourgeois, veut dire bruit, boucan, chahut, etc.
Räpzodi sort donc « Räpzodi », son premier album. Pouvez-vous nous le présenter ?
C’est l’aboutissement d’un projet qu’on mène depuis un peu plus d’un an. Un travail vraiment collectif. Tout le monde a écrit des textes, tout le monde a enregistré des propositions de mélodies, d’accords, etc. Chacun avait son mot à dire sur tout. Après, certains membres ont plus participé à l’aspect instrumental, tandis que d’autres ont travaillé plus sur les textes. Ça a donné quinze chansons, là encore de rap… acoustique!
Et de quoi parlent vos chansons ?
On parle un peu de tout. Des préoccupations habituelles des gens de vingt ans. De nos préoccupations quoi! Il y a, sur l’album, autant d’influences que de membres dans le collectif. Il y a des petits trucs personnels, des histoires d’amour, des textes sur la mort, des choses plus politiques, ou de simples petits récits. Une des premières consignes que Serge Tonnar nous a données, c’est que chaque chanson doit autant que possible raconter une histoire complète, avec un début, un développement et une fin. Autrement dit, faire en sorte que les chansons entraînent l’auditeur avec elles à travers un fil rouge narratif.
En écoutant, on remarque qu’il n’y a pas que du rap, il y a aussi des extraits plus pop-rock.
C’est vrai, oui. Ce n’est pas un album de pur rap. Comme je disais, il y a beaucoup d’influences différentes, surtout rock, ce qui est tout à fait normal quand on met deux guitares, une batterie et une basse ensemble. Et puis, John, Jim et Mateus jouent également dans un groupe punk-rock, All The Way Down, et ça se ressent. Enfin, comme au niveau des voix on ne fait pas que rapper, on chante aussi, c’est clair que ça fait très pop-rock.
L’album est présenté lors de quatre concerts qui se tiendront de dimanche à mercredi au théâtre du Centaure. C’est assez inhabituel comme endroit. Comment s’est fait ce choix ?
C’est l’idée de Serge Tonnar. MASKéNADA, qui produit l’album, a un cycle de spectacles sous le nom « MASKéNADA underground », on s’est donc dit que ce serait sympa de faire ça au Centaure, qui est effectivement un lieu inhabituel pour un concert, surtout de rap, et, qui plus est, il se trouve dans une cave, donc sous terre, « underground ».
Qu’avez-vous prévu pour ce concert ? Il y aura des « guests » ?
Non, il n’y aura que nous. On va chanter les quinze titres de l’album ainsi que quelques chansons de Tommek qu’on a arrangées en acoustique.
Et c’est quoi la suite pour Räpzodi ?
Très bonne question. Pour l’heure, on se concentre sur les quatre concerts au Centaure. On verra bien ce qui se passe ensuite. En tout cas, tous les membres du collectif sont d’accord pour continuer. Nous allons essayer de jouer le plus souvent possible. Et on verra bien ce qui en sort.
Entretien avec Pablo Chimienti