Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le numéro un mondial de l’ameublement Ikea a annoncé mercredi un bénéfice record de 4,2 milliards d’euros en 2015-2016, en hausse de 20% grâce à la vigueur de ses ventes.
Le néerlandais Ikea Group, qui contrôle 340 des 389 magasins de l’enseigne suédoise dans le monde, avait déjà indiqué en septembre que son chiffre d’affaires avait grimpé de 7,1%, à 34,2 milliards d’euros. En monnaies locales, la croissance a été de 7,9%.
En dix ans, ce chiffre d’affaires a presque doublé, alors que le nombre de magasins a augmenté d’un peu plus de moitié. Entre-temps, Ikea a développé une offre sur internet qui représente aujourd’hui 4% des ventes.
Dénoncé par les eurodéputés Verts pour sa « stratégie de planification fiscale agressive », Ikea Group, déjà épinglé par le scandale LuxLeaks, a précisé avoir été imposé plus lourdement lors de cet exercice: 1,2 milliard d’euros d’impôts sur les sociétés dans le monde, soit un taux effectif d’imposition de 21,6%, contre 18,9% un an auparavant. Il a par ailleurs fait état d’une marge brute de 46,1%, en hausse de 3,2 points.
Dans le collimateur de l’Europe
Selon un rapport publié en février dernier par le groupe des Verts/ALE du Parlement européen, Ikea se serait rendu coupable d’une fraude fiscale d’un milliard d’euros sur la seule période 2009-2014, au détriment de plusieurs États européens. Ces conclusions ont été notamment envoyées à Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, qui a notamment condamné Apple à verser 13 milliards d’euros à l’Irlande pour avoir bénéficié d’aides d’Etat illégales via des accords fiscaux trop avantageux.
Ikea compte 389 magasins dans 48 pays. Par ailleurs, il a 43 usines qui fabriquent 10 à 12% des près de 10.000 produits de la gamme, le reste provenant d’un millier de fournisseurs.
Via une structure complexe, l’ensemble est entièrement contrôlé par la famille du fondateur Ingvar Kamprad, milliardaire de 90 ans qui avait démarré son commerce en 1943 dans la campagne suédoise.
Le Quotidien / AFP
