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Tennis : les aventures américaines d’Alex Knaff


Alex Knaff : «Certains tennismen sont là pour progresser, d'autres pour profiter de leur bourse pour faire des études.»

Débarqué à l’université de Florida State à la fin de l’été, l’espoir luxembourgeois (qui a fêté ce samedi ses 19 ans) s’est adapté à sa nouvelle vie sur un campus qui accueille pas moins de 40 000 étudiants. Il nous en a parlé, avant d’entamer, dans quelques semaines, le championnat NCAA.

«Je pars pour quatre ans aux États-Unis pour essayer de voir si je peux passer pro.» Voilà ce que nous disait Alex Knaff cet été, avant son envol pour la Floride. Cela fait désormais trois mois que ce membre de l’équipe luxembourgeoise de Coupe Davis évolue au sein de la «Florida State Seminoles», l’équipe sportive de FSU (pour Florida State University). Et nous avons donc pris de ses nouvelles.

Le Quotidien : Comment se sont déroulés vos premiers pas en Floride?

Alex Knaff  : Tout se passe bien pour moi! J’ai commencé les cours et le tennis fin août avec la rentrée universitaire. J’ai 12 à 14  heures hebdomadaires de classe. Et je suis sur les courts entre 8 et 20  heures par semaine. Cela dépend des périodes. Tout est dicté par les instances de la NCAA (NDLR : la National Collegiate Athletic Association est l’organisme qui gère tous les sports universitaires américains).

C’est la NCAA qui donne le temps que vous pouvez passer à vous entraîner?

Oui, c’est ça. Elle fixe les règles. Le sport universitaire est très codifié ici.

Et comment cela se passe tennistiquement parlant?

Pas mal. Début septembre, on est partis jouer à Puerto Rico face à trois autres universités, puis on a pris part à d’autres tournois universitaires. Et parallèlement à ça, j’ai participé à deux tournois Futures sur le circuit professionnel. Si je n’ai malheureusement pas réussi à sortir des qualifs (NDLR  : éliminations aux deuxième puis troisième tours), j’ai, par exemple, battu un membre du top 100 mondial chez les juniors voici quelques jours.

Et quel est votre pourcentage de victoires?

Depuis mon arrivée, simple et double confondus, j’ai dû disputer entre 20 et 25  rencontres en compétition. Il m’est arrivé de jouer jusqu’à sept parties en l’espace de trois jours. Et je dois être à 50  % de victoires, je pense. J’avais très bien commencé en remportant mes six premiers matches, avant de connaître une période un peu plus compliquée.

Des rencontres que vous évaluez à quel niveau?

Cela dépend des matches évidemment, c’est variable. Mais je dirais que, globalement, cela vaut le premier tour du tableau final d’un Futures. J’ai affronté pas mal d’anciens joueurs du top 50 chez les juniors. Certains gars ont un très bon niveau sans obligatoirement être classés. Du fait qu’ils ne jouent des tournois pros que durant l’été.

Avant de partir, vous disiez vouloir vous donner une chance de percer dans le tennis en rejoignant la Floride. Avec ce que votre université met à votre disposition, vous avez l’impression de pouvoir travailler comme un professionnel?

J’ai l’impression d’avoir effectué le bon choix. Les infrastructures qu’on nous fournit sont vraiment géniales. Le cadre est vraiment optimal pour s’améliorer, les coaches font tout pour t’aider. Après, tout dépend de ta motivation personnelle.

Dans notre équipe, on sent une différence entre ceux qui sont là pour progresser dans le tennis, majoritairement les cinq joueurs étrangers de l’effectif, et les Américains qui semblent, eux, avant tout, profiter de la bourse réservée aux sportifs pour faire des études et, en même temps, continuer à faire du tennis à un bon niveau.

Eux ne viennent pas forcément sur les tournois pros le week-end. Du moins, c’est comme ça dans cette université. Après, certaines autres institutions sont reconnues pour recruter les talents américains, ceux qui veulent vraiment percer au plus haut niveau. Je pense là notamment à l’université de Géorgie où un certain John Isner évoluait.

Tout cela vous change du Luxembourg?

J’ai trouvé ici beaucoup de choses qui me satisfont et d’autres qui pourraient être meilleures. J’aurais, par exemple, voulu beaucoup plus travailler mon physique. Apparemment, c’était beaucoup plus costaud auparavant, mais ils ont voulu changer un peu les choses… Au niveau tennistique, c’est différent du Luxembourg. Quand je bossais avec LetzServ, c’était fort basé sur le côté technique. Ici, ils sont plus branchés tactique. J’apprends à davantage jouer vers l’avant, j’attaque plus, je suis plus agressif. En évoluant comme ça, je commets forcément plus de fautes. Il faut pouvoir l’accepter pour progresser. Mais tout cela fait de moi, je pense, un meilleur joueur qu’en partant. Et puis, mon service s’est amélioré aussi.

Vous parliez tout à l’heure de 12 à 14 heures de cours par semaine. C’est peu, non?

Mes parents m’ont dit la même chose ( Il sourit ) . Mais ici, ce n’est pas comme chez nous. Un horaire complet pour les élèves qui ne font pas de sport, c’est, au maximum, 16 à 18  heures de classe.

On sait que dans le monde universitaire américain, beaucoup de sportifs ne vont pas au bout de leur cursus. Le diplôme ne les intéresse pas…

Ce n’est pas mon cas. J’ai signé ici pour quatre ans et je compte aller au bout. Je fais des études de physique et je veux être diplômé. C’est important à mes yeux, même si je suis là avant tout pour le tennis. C’est une porte de sortie au cas où. Et puis, les entraîneurs te poussent à réussir dans les études. Il ne faut pas oublier qu’ici, si vos résultats ne sont pas satisfaisants, vous pouvez être suspendu de compétition sportive.

Julien Carette

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