Allemagne : neuf suspects interpellés après l’incendie perpétré contre un tabloïd

Neuf suspects de 16 à 21 ans ont été brièvement interpellés mercredi dans l’enquête sur une attaque à l’engin incendiaire en janvier contre un quotidien allemand ayant publié des caricatures de l’hebdomadaire satirique français « Charlie Hebdo », a annoncé la police.

Les jeunes interpellés sont soupçonnés d’avoir lancé des pierres et un engin incendiaire contre le tabloïd de Hambourg (nord), dans la nuit du 10 au 11 janvier. (Photos : illustration AFP)

Les mobiles de ce début d’incendie, qui n’avait fait que des dégâts matériels, restent officiellement à éclaircir mais n’ont a priori rien à voir avec une attaque islamiste, a-t-on précisé de source proche de l’enquête. Les adolescents, de nationalités allemande, nigériane, camerounaise et turque et déjà connus des services de police, ont été interrogés et relâchés dans la foulée.

En Allemagne, les jeunes de 18 à 21 ans peuvent relever selon les cas de la justice des mineurs, avec des peines moins lourdes. Ils sont soupçonnés d’avoir lancé des pierres et un engin incendiaire contre le Hamburger Morgenpost de Hambourg (nord), dans la nuit du 10 au 11 janvier, provoquant un début d’incendie sans faire de blessés, après une attaque identique la nuit précédente contre une école voisine.

Dans un climat alors marqué par l’émotion autour des attentats contre Charlie Hebdo, une cellule spéciale d’enquête — qui a compté jusqu’à 70 personnes — avait été créée dans la foulée pour élucider les deux attaques et « évaluer la dangerosité potentielle de leurs auteurs » a expliqué mercredi la police. Les enquêteurs avaient rapidement interpellé deux hommes de 35 à 39 ans à proximité, avant de les relâcher, puis avaient établi « une relation » entre les attaques contre le journal et l’école, les attribuant au même « cercle de personnes », selon la police.

Les jeunes suspects viennent du quartier où se sont produits les deux attaques et « certains » ont un lien avec l’école prise pour cible, a précisé la police. Leurs domiciles ont été perquisitionnés mercredi matin. « Nous devons désormais éclaircir » la raison de ces deux tentatives d’incendie, a indiqué Nana Frombach, porte-parole du parquet de Hambourg.

Le Hamburger Morgenpost, tabloïd qui tire à 91 000 exemplaires, avait publié des caricatures de Charlie Hebdo en Une, en titrant « autant de liberté doit être possible », après l’attaque qui avait coûté la vie à 12 personnes, dont cinq dessinateurs de l’hebdomadaire satirique. Plusieurs autres journaux allemands avaient fait de même.

AFP