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Lux Film Fest : courts, mais bons !


Lundi soir, le Lux Film Fest organisait sa traditionnelle soirée de courts métrages grand-ducaux. Le comité de sélection en a gardé neuf, sur la vingtaine reçue.

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Avec un peu d’humour (« Wurst », photo) et pas mal de sérieux, la soirée a proposé une programmation variée et intéressante. (Photos : DR)

Le court métrage est le laboratoire de l’industrie cinématographique. C’est là que les jeunes pousses ont, la plupart du temps, leurs premières expériences dans le milieu, là aussi que se forment donc les professionnels de demain. Mais comme dans tout laboratoire, il faut accepter que, parfois, les expériences ratent. Ça fait partie du jeu. Et dans une sélection de courts, difficile, voire impossible, de satisfaire tout le monde.

La soirée courts métrages du festival n’a jamais eu de difficulté pour se remplir. Il faut dire que quand on propose neuf films locaux, on a vite fait d’attirer équipes, amis et familles. Mais les professionnels semblaient s’accorder, ces dernières années, pour se plaindre de la qualité extrêmement décevante des courts métrages proposés. Bref.

La sélection de cette année n’a pas non plus fait l’unanimité, mais elle semble avoir convaincu bien plus de monde que celles des années passées. Et cela, même en proposant des films qui n’avaient pas, à la base, reçu le soutien financier du Fonspa.

La relation parents-enfants semble tout particulièrement toucher les jeunes réalisateurs. Ainsi, dans Javotte, Sarah Hirtt explore les questions douloureuses du deuil et de la réussite sociale autour d’un mariage chez des personnes âgées. Dans Roxy, de Fabien Colas, il est question d’abandon, d’absence, du besoin de racine… à travers le récit d’une vieille péripatéticienne qui travaille dans une petite caravane à la frontière germano-luxembourgeoise.

Drame familial également chez Laurent Prim, dont le film, Morgue, met en scène deux parents séparés depuis longtemps, face au décès de leur fille pré-adolescente. Un lien filial également au centre du film d’animation The Light Eater, de Sean McCormack, où une mère se laisse aller suite à la disparition de son époux, et laisse son enfant seul face à la vie et aux émotions qui l’envahissent.

> Programmation sombre mais pleine d’espoir

Des émotions, des questionnements, il en sera également question dans Le Miroir des apparences où Serge Wolfsperger met en scène le danseur Jean-Guillaume Weis, face au temps qui passe et à la fin professionnelle qui approche. Il y a aussi Override de Juan Aguilar, un film surprenant sur l’identité sexuelle et le genre ; À quoi bon ? de Thierry Faber, lauréat du concours crème fraîche, tragicomédie juste, pleine d’énergie et bien ficelé sur les relations humaines ou encore The Clean Up, de Jesse Allen, financé quasiment entièrement par du crowdfunding, qui met en scène deux femmes de ménage mexicaines qui vont tenter de redonner un peu de dignité à un homme mort, dans ce qui semble être un jeu sexuel qui a mal tourné.

Et pour décompresser un peu au milieu de tous ces sujets, on ne peut plus profonds, les programmateurs ont prévu le nouveau film de Carlo Vogele, Wurst, un pastiche un brin vulgaire mais pas mal rigolo, de Baywatch, réalisé uniquement avec des saucisses et des poulets.

Des films aux styles très différents, aux traitements assez inégaux qui avaient tous un intérêt et une certaine réussite. Vraiment, après les programmes des dernières années, non seulement ça fait du bien, mais en plus ça redonne de l’espoir quant au cinéma grand-ducal de demain.

De nos journalistes P.C. et M.C.


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