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[BGL Ligue] Jeunesse Canach : Maurer appelé à la rescousse


"Si le foot me manquait ? Sincèrement, non", explique Patrick Maurer qui s'est finalement laissé convaincre. (photo Gerry Schmit/Tageblatt)

Le 31 décembre 2015, Patrick Maurer, 18 années au compteur à Canach, décidait de dire stop et laissait le poste d’entraîneur à Luis Oséias. Dix mois plus tard, on a pris les mêmes et inversé les choses. Pourquoi ? Comment ? Paul Trierweiler, 43 ans et président de la Jeunesse depuis le début des années 2010, nous dit tout.

L’élimination samedi en Coupe face à une formation de Promotion d’honneur, à savoir Grevenmacher, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ?

Paul Trierweiler : Ce n’est pas forcément le fait d’avoir perdu cette rencontre (NDLR : 3-1 après prolongations), mais plutôt l’attitude des joueurs sur la pelouse. Cela manquait d’âme. Déjà contre Mondorf le week-end précédent, cela avait été le cas. Mais ce jour-là, le résultat final (1-1) avait camouflé les soucis. Ici, ce n’était plus possible, il fallait changer quelque chose. Car on sait que ces joueurs sont capables de (bien) jouer au foot. Il faut les remotiver pour qu’ils arrivent à le faire.

À quoi cela était dû ?

Je pense que le problème se situe au niveau de la mentalité de certains joueurs. Mais comme on dit souvent, on ne peut pas changer la moitié d’une équipe en cours de saison. Alors, l’entraîneur sert de fusible et c’est lui qui saute… Sur la pelouse, on ne voit pas d’équipe. Certains ne se donnaient pas à fond. Or, une formation comme la Jeunesse Canach a besoin d’un véritable esprit d’équipe pour pouvoir s’imposer. On en a besoin. Sans ça, on ne peut pas survivre en BGL Ligue. Avec la décision qui a été prise dimanche, on espère réveiller les esprits qui dormaient. Si on n’y arrive pas, cela va être compliqué pour le maintien.

Depuis quand est-ce comme cela ?

Cet état d’esprit était présent en début de campagne car nos premières rencontres n’étaient pas mal, mais on va dire qu’on l’a perdu en route… Avec comme apothéose le match de ce week-end. Même si à Käerjeng, voici quelques jours, on avait eu l’impression que quatre éléments s’étaient arrêtés de jouer en cours de deuxième période. Et à 7 contre 11, il devient compliqué de pouvoir remporter un match.

Pour remplacer Luis Oséias, vous avez donc fait appel à un autre duo, votre ancien entraîneur, Patrick Maurer, et votre directeur sportif, Théo Malget. Pourquoi un duo ?

Parce qu’il n’y a pas qu’un départ, mais deux, puisque l’adjoint de Luis Oséias, David Poulet, s’en va également. Et comme Patrick et Théo possèdent tous les diplômes nécessaires, on a décidé de tester ce modèle et de regarder s’il pouvait fonctionner. Après, il faut voir lequel des deux prendra la casquette de chef. Dans un premier temps, vu son expérience, ce sera sans doute Patrick. Mais c’est également l’occasion de constater si Théo peut faire un bon coach à moyen terme.

On ne sait pas pour combien de temps ce duo est en place ?

Non. À Canach, une poignée de main suffit. On va dire qu’il est là pour au moins quatre matches puisqu’on effectuera un bilan à la trêve. Il est trop tôt pour dire si tout le monde ira plus loin. Sauf si Patrick veut prolonger évidemment. Nous, on veut bien qu’il reste à Canach à perpétuité.

Il a été facile à convaincre ?

Relativement, oui. Patrick adore ce club et il est toujours prêt à l’aider. Il avait dit, en arrêtant d’entraîner chez nous le 31 décembre dernier, qu’il voulait avoir plus de temps pour voir sa famille, pouvoir faire du sport… Il s’était rendu compte qu’il n’avait jamais le temps d’aller boire un coup avec ses amis le vendredi soir. On va dire qu’il a pu le faire pendant dix mois et donc recharger les batteries. On a eu besoin de lui et il a répondu présent.

Entretien avec Julien Carette

Maurer : « J’avais jeté toutes mes affaires de foot »

« Si le foot me manquait ? Sincèrement, non. J’avais de quoi m’occuper chez moi. Et ces derniers mois, j’en ai profité pleinement, prenant part notamment à trois Ironman en triathlon. Pour vous dire à quel point je ne pensais pas revenir sur les terrains, j’avais jeté toutes mes affaires de foot ! Des trois armoires qui étaient pleines de livres, documents…, il ne me reste plus rien. Après 18 ans au club et plus de 40 dans le milieu, c’était fini. »

Voilà ce qu’expliquait, mardi, un Patrick Maurer qui s’est laissé convaincre par les dirigeants de la Jeunesse. «Je suis resté proche du club et je savais que depuis deux ou trois semaines, cela ne marchait plus bien. J’étais aussi au courant que le club cherchait un entraîneur sans parvenir à le trouver. Samedi soir, je n’imaginais absolument pas mon retour sur le banc. Et puis, quand ils ont décidé de se séparer de Luis Oséias, les dirigeants m’ont sonné dimanche matin. Et je leur ai dit que j’allais les aider. La Jeunesse Canach est et restera mon club de cœur», explique celui qui avait quitté le même poste d’entraîneur en décembre 2015, cédant le relais à Luis Oséias. «Luis et son adjoint, David Poulet, sont des amis. C’est moi qui, d’ailleurs, avais poussé pour qu’ils me succèdent. Et ce qui leur arrive me fait mal au cœur…»

Sa mission à la tête de Canach sera tout sauf une sinécure. «Peut-être vais-je parvenir à remotiver le groupe… Si je vois que j’arrive à quelque chose, il se peut que je continue. Mais comme je l’ai expliqué aux joueurs lundi, si je m’aperçois que rien ne bouge, ce sera vite terminé pour moi. Je suis assez optimiste. Après, on verra à l’autopsie si tout le monde joue le jeu à fond et si les résultats suivent.»
J.C.

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