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« Pixadores », un cri de liberté (Vidéo)


Pour son premier documentaire, Arsames Escandari plonge dans les bas-fonds de São Paulo pour un choc culturel et artistique.

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« Pixadores », un film esthétique tout en tension et en tendresse. (Photo : DR)

Dans le cadre de la compétition documentaire, le Lux Film Fest a choisi un tournant résolument social et politique. Pixadores, d’Arsames Escandari, propose une immersion dans la violence et la lutte des gosses des favelas de São Paulo.

Leurs armes, la peinture, leur combat, prouver au monde leur existence. Un film esthétique tout en tension et en tendresse qui nous renvoie vers nos propres préjugés.

Caméra à l’épaule, image tremblante en noir et blanc, musique et alcool : dès les premières secondes, nous voici plongés dans un univers résolument sombre, celui des favelas de São Paulo au Brésil. Le survol en hélicoptère de cette mégapole sans fin pose le décor du film, le terrain de jeu des protagonistes, quatre jeunes pixadores.

On découvre à travers eux ce mode d’expression, remis au goût du jour dans les années 1980 au Brésil. La pixação est une forme de graffiti représentant des signes dont seuls les pixadores comprennent le sens. De véritable critique de la société au départ, la pixação est devenue aujourd’hui une appartenance sociale, un moyen d’exister.

Pendant une heure et demie, on suit les destins de ces gosses devenus grands, sans éducation, mal payés, analphabètes pour certains, dopés à l’adrénaline, qui ont choisi la peinture plutôt que les armes pour s’élever dans la société. Leur destin va être bouleversé lorsque leur leader décroche une invitation à la prestigieuse biennale d’art contemporain de Berlin.

Avec un léger effet « Un Indien dans la ville », cette expérience va bouleverser leur existence et notre regard sur la récupération de ces formes de création par le monde de l’art. Malgré un choix esthétique pas toujours très clair, le réalisateur iranien Arsames Escandari signe un premier film touchant et sensible, qui déroule devant nos yeux le cri sourd de ceux qui veulent vivre et vivre libre.

De notre collaboratrice Mylène Carrière


Cinémathèque – Luxembourg.

Ce soir à 19h.

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