Candidat indépendant à l’élection présidentielle américaine, Gary Johnson a été incapable de nommer le moindre dirigeant étranger à la télévision. Il y a trois semaines, il séchait sur la ville d’Alep en Syrie.
Il y a Gary Johnson… et le reste du monde. Celui qui brigue la Maison Blanche en tant que candidat indépendant avait déjà montré ses limites début septembre, concernant la géographie et l’actualité. « C’est quoi Alep ? », avait-il répondu à la télévision, interrogé sur la situation de la ville syrienne assiégée.
La politique en général n’est visiblement pas davantage son fort. Plutôt gênant, quand on aspire à devenir le leader du monde libre et qu’on est de fait appelé à côtoyer des chefs d’États à l’international.
Le libertarien est ainsi resté sans voix pendant près d’une longue minute sur la chaîne MSNBC mercredi soir, quand un journaliste lui a demandé de citer quels dirigeants étrangers trouvaient grâce à ses yeux. « Quel est votre dirigeant étranger préféré ? De n’importe quel continent, n’importe quel pays, citez le nom d’un dirigeant que vous respectez et que vous admirez, n’importe qui », questionne Chris Matthews.
« C’est ma minute Alep »
Le colistier de Gary Johnson assis à ses côtés, William Weld, prend aussitôt la parole : « le mien c’est Shimon Peres », lance-t-il. Mais « je parle de ceux qui sont vivants », lui rétorque le journaliste, en se tournant vers Johnson. « Vous devez le savoir. N’importe où, sur n’importe quel continent. Au Canada, au Mexique, en Europe là-bas, en Asie, en Amérique latine, en Afrique, nommez un dirigeant étranger que vous respectez », insiste Chris Matthews.
Gary Johnson had an « Aleppo moment » after @hardballchris asks who his favorite foreign leader is #JohnsonTownhall https://t.co/nRazpPL0q0
— MSNBC (@MSNBC) 28 septembre 2016
« Je crois que c’est ma minute Alep », avoue alors Gary Johnson, qui tente ensuite de dire « l’ancien président du Mexique » sans jamais parvenir à donner son nom, arguant d’un « mal de tête ». William Weld, encore lui, vient à sa rescousse en s’exclamant « Fox », référence à l’ancien président mexicain Vicente Fox (2000-2006). « Fox ! Il était génial », réagit Johnson alors le journaliste s’est finalement rabattu sur Weld, lequel vante cette fois les mérites de la chancelière allemande Angela Merkel.
En dépit de ses lacunes, le libertarien pourrait cette année être le choix d’Américains qui refusent de voter pour la démocrate Hillary Clinton ou le républicain Donald Trump, les candidats les plus impopulaires de l’histoire des États-Unis. De récents sondages créditaient en effet Johnson de 13% des intentions des votes.
Le Quotidien/AFP
Quelque précision. D’abord Gary Johnson n’est pas un candidat indépendant, mais le candidat du Libertarian party. En effet les candidats à la maison blanche sont 5 et le fait que trois sont exclus de débats télévises et de l’information soulève des perplexités sur la démocratie en Amérique.
Gary Jonson n’est un inconnu. Il a été le Gouverneur du New Mexique, dont il a redressé les finances en laissant à la fin de son mandat une reserve financière non négligeable. En considérant que les Etats unis ont une dette publique important, il est peut-être le meilleur candidat. C’est d’ailleurs assez facile d’être meilleur de Trump e Hillary Clinton.