Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
CHAMPIONNATS DU MONDE U23, À COZUMEL Pour sa dernière course en espoirs et malgré des pépins de santé, le triathlète luxembourgeois rêve de podium.
Bob Haller va tenter de terminer sur une note très positive une longue saison dans laquelle il a soufflé le chaud et le froid. Au propre comme au figuré.
La dernière fois qu’on l’avait vu en compétition, c’était il y a à peine dix jours. Bob Haller participait à sa troisième manche de World Triathlon Series de la saison, du côté d’Edmonton, au Canada. Malheureusement, alors que l’entraînement s’était globalement très bien déroulé, on ne peut pas en dire autant de la course, que le Luxembourgeois avait finalement dû abandonner. La faute à un impensable coup de froid subi en plein pendant l’épreuve de natation. Une sensation horrible qui l’avait obligé à rétrograder au classement. Avant un baroud d’honneur à vélo pour tenter de boucher un écart abyssal sur le groupe de devant.
Alors qu’il n’avait pas d’explication juste après la course, celle-ci est peut-être survenue deux jours plus tard : «Je suis tombé malade le mardi soir. La journée s’était bien passée. Mais d’un seul coup, alors que j’étais sur le canapé, j’ai ressenti une très violente douleur au ventre. Je n’ai pas dormi avant 2 h du matin», explique Bob Haller, qui a vomi cette nuit-là.
On l’aura compris, il ne s’agit pas là de la meilleure préparation pour une course forcément importante. Puisqu’il s’agira de la toute dernière de sa carrière chez les U23. Du coup, le mercredi, l’entraînement a été forcément moins intense que prévu et le lendemain, il a pris des fruits au petit-déjeuner… et il n’aurait pas dû!
Mais ces désagréments n’entament pas la motivation d’un triathlète plus motivé que jamais malgré une très longue saison derrière lui. Il partira ce soir (22 h à l’heure luxembourgeoise) avec le dossard n° 7. Et son but sera, non seulement de faire au moins aussi bien que ce chiffre. Mais même mieux : «Ce sera ma dernière course en U23. Je ne sais pas si ça va être tactique ou pas. Tout ce que je sais, c’est que je vais tout donner. Un top 10 serait correct, mais je ne serais satisfait que si je suis sur le podium. Je me suis toujours dit que ce serait un objectif de monter sur la boîte.»
Dix-septième il y deux ans à Edmonton, puis douzième l’an passé du côté de Chicago, le triathlète grand-ducal espère donc poursuivre sa progression au sein de la hiérarchie mondiale : «Il y a deux scénarios : le premier, je suis sur le podium. Le second, je ne suis pas dessus, mais je sais que je me suis battu et que je n’ai rien à me reprocher.»
Cozumel, un endroit qu’il apprécie
La bonne nouvelle, c’est que cette année, c’est à Cozumel que se déroule le grand final de cette longue saison. Et c’est au Mexique que Bob Haller s’est distingué, en signant l’an passé une superbe 11e place en Coupe du monde : «J’aime bien venir ici. Il fait toujours très chaud.»
La principale difficulté résidera peut-être dans la distance. En effet, il a passé la majeure partie de la saison à effectuer des triathlons en distance sprint. Alors que ces Mondiaux se déroulent dans une distance olympique, soit le double (1,5 km de natation/40 km de vélo/10 km de course à pied) : «Ça veut surtout dire qu’il faut mieux gérer sa course. Je ne peux pas me permettre de travailler comme un fou à vélo. J’y vais mollo. L’idéal serait de se cacher à vélo pour être frais pour la course à pied.»
Du côté des prétendants à la victoire, le Français Simon Viain, porteur du dossard n° 1, tentera surtout de s’accrocher en natation pour ne pas perdre de vue les deux grands favoris, à savoir l’Espagnol David Castro et le Britannique Grant Sheldon.
Après son séjour mexicain, Bob Haller en aura terminé officiellement de sa saison. Mais pas question non plus de se reposer pendant deux mois. Il a d’ores et déjà prévu de s’aligner au départ de la Route du Vin et sur le Grand Prix de Nice, en triathlon.
Romain Haas
