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Le sexisme, ce fourbe

Finies les blagues de gros lourds à la machine à café, les remarques désobligeantes sur la tenue des collègues féminines, les publicités qui vantent des casseroles avec une femme dénudée, bref tous les clichés qui renforcent les stéréotypes. C’est en tout cas le vœu de la ministre des Droits des femmes en France, Laurence Rossignol, qui a lancé jeudi un plan de mobilisation contre le sexisme.

Et cette fois, les parrains de l’opération sont aussi des hommes. Pas mal. Car si l’on ne fait pas prendre conscience à ces derniers que leur comportement ou leurs remarques peuvent choquer ou ne sont pas appropriés, ils ne pourront pas deviner tout seul. Et pas question que les femmes passent pour des mégères qui n’ont aucun sens de l’humour, c’est aux hommes d’adopter les bons comportements et de faire passer le message.

C’est que le sexisme peut être insidieux, voire carrément fourbe. On ne s’en aperçoit pas toujours, car le sexisme est parfois bien plus subtil que la remarque du beauf qui se prend pour un Don Juan dans la rue et importune celles qui n’ont rien demandé. C’est parfois des petits riens, qu’on ne remarque pas. Comme cette fois où autour d’une table une femme se retrouve accompagnée d’hommes, et qu’à chaque question posée cette dernière s’aperçoit que sa réponse n’est même pas entendue par les autres. Peut-être qu’elle n’a pas assez confiance en elle pour penser que sa réponse est juste, n’empêche que naturellement la parole d’un homme a plus d’écho. Faire remarquer cet état de fait à ses homologues masculins permet d’avancer. La fois d’après, les réponses de la femme seront davantage prises en compte.

C’est cela aussi lutter contre le sexisme. Lutter contre soi-même, homme ou femme, pour aller au-delà des clichés, de l’ordre établi qui voudrait que la femme soit à telle place et l’homme à telle autre. C’est un travail de longue haleine, mais ô combien important pour arriver à plus d’égalité hommes-femmes pour les générations à venir. Parce que le sexisme commence plus tôt qu’on ne le croit.

Audrey Somnard

 

Un commentaire

  1. Bon sang Audrey, dans quel environnement rétrograde vivez-vous ? Que de clichés dans cet édito !
    Pourtant Fabien, Christophe, Jérémy, Nicolas et les autres ne donnent pas l’impression d’être des beaufs lol (Davis peut-être, lol ?).
    Et je suis certain qu’ils vous écoutent attentivement lorsque vous êtes en réunion avec eux.

    Pour avoir travaillé très longtemps en entreprise et avec une large proportion de collègues féminin(e)s, je peux vous dire que j’ai entendu autant de réflexions du style : « il est sexy le petit stagiaire » que « mignonne la nouvelle secrétaire ».

    Et les interventions des dames lors de réunions etc. ont toujours fait l’objet d’une attention au moins équivalente à celle des messieurs, j’ai envie de dire même parfois plus parce qu’elles avaient souvent le bon goût de sortir des réflexions pertinentes auxquelles personne n’avait pensé jusque là.

    Mais bon je parle du Luxembourg et vous plutôt des pratiques françaises si je vous lis bien.

    Ceci dit, en matière de mobbing ou harcèlement moral, nous ne faisons souvent pas le poids, nous autres pauvres mâles en regard de la « fourberie » de nos collègues féminines, parfois aussi cruelles entre-elles d’ailleurs qu’envers les messieurs qui ont la mauvaise idée de leur déplaire, surtout si elles sont majoritaires dans une équipe ou un service.

    Là ce n’est plus du sexisme ordinaire mais pour avoir été témoin de phénomènes de ce genre, je peux vous dire que cela fait autrement plus mal de dégâts qu’un : « tu as une jolie robe aujourd’hui ».

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